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Leçon d’architecture à Gangouroubouro

Posée dans un no man’s land aride et isolé, la nouvelle école de Gangouroubouro (Mali) mêle simplicité et complexité dans un écrin traditionnel remarquable.

Inutile de rechercher Gangouroubouro dans Google Maps, vous ne le trouverez pas. Gangouroubouro est le nom très long d’un très petit village africain. Gangouroubouro se situe dans une plaine rurale, au pied de la falaise Bandiagara (classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO), elle même située dans le pays Dogon, au Mali. Aujourd’hui quelques 200 familles vivent entre ce village et ses environs.

Constatant que la population grandissante rendait son système scolaire limité et son équipement existant étriqué, la fondation Dogon Education confie en 2013 le projet de reconstruction de l’école primaire du village à l’agence d’architecture LEVS basée à Amsterdam. Le cahier des charges mêle alors un programme très basique (salle de classe, bureau, coursive et terrain extérieurs) à l’usage obligatoire du savoir faire constructif local et traditionnel. «C’est très important de construire dans la mesure du possible avec des matériaux localement disponibles. Economiquement et financièrement ceci est plus intéressant que l’importation des matériaux. C’est une solution durable et en plus le matériau est facile à traiter. Tout le bâtiment, ce qui veut dire les murs portants et les sols, sont faits de pierres en terre comprimée hydrauliquement.»

Si l’emploi spécifique de l’argile locale est le point de départ de la construction, le contexte géographique, climatique et paysager dicte également aux architectes ses propres règles. Il s’agit de composer avec la force du vent, la chaleur et le soleil. Pour le confort optimal des écoliers, la technicité de la façade et de la toiture permet donc de générer une ventilation naturelle et des zones d’ombrage intérieurs et extérieurs. Imperturbable, l’édifice semi ouvert peut alors dialoguer harmonieusement et sereinement avec les éléments forts, propres à son environnement.

En plus d’une ergonomie globale maîtrisée, la couleur du matériau et sa mise en oeuvre créent un motif décoratif subtil, apportant au bâtiment un caractère admirable et singulier. La valorisation de la technique et de l’esthétique vernaculaire rappelle ici la qualité de la simplicité, l’essentiel sans gâchis, les bases nobles de l’architecture sans chichi. Un LESS IS MORE à l’africaine qui marquera, dans son registre, l’année architecturale 2014.

Photos : LEVS Architecten

 

 

 

 

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