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Madame Monsieur « On privilégie l’artistique et l’humain »

Rédacteurs en chef de TRENDS durant toute la semaine, Madame Monsieur se livre à TRENDS le temps d’une interview à l’image du duo : cool et rythmée !

C’est l’un des coups de coeur de la rédaction de TRENDS periodical cette année. Madame Monsieur, duo pop / hip hop français, varie les genres avec talent tout en gardant une identité forte, entre l’inspirations street et l’obsession des textes.

On a profité de leur semaine « Rédac Chef » sur TRENDS pour une discussion cool et rythmée pour mieux connaitre Madame Monsieur.

TRENDS – Est ce que vous pouvez vous presenter a nos lecteurs ?

Emilie : On s’appelle Madame Monsieur, ca fait 8 ans qu’on fait de la chanson ensemble, et on fait de la pop urbaine en Français. On sort un EP début octobre.

Comment décririez vous votre groupe ?

E: C’est pas compliqué, c’est de la pop dans un format classique avec couplet, refrains et mélodies fortes, sauf qu’on a eu envie de mélanger ca à de la pop urbaine et à l’electro, donc une base pop et des codes de musique urbaine.

JK : On est attiré par le jazz, la vieille chanson française, mais aussi la pop américaine, anglaise, le rap, le rock, donc c’est vrai que parfois c’est difficile parce qu’on attend, surtout en France, que les artistes fassent un truc précis. On essaye de faire quelque chose de cohérent avec toutes nos inspirations.

Comment décririez vous votre processus créatif ?

JK : Ca dépend, généralement je fais des ambiances musicales, des harmonies, une rythmique, et ensuite Emilie pose sa voix. Ca fait tellement longtemps qu’on bosse ensemble que ca va vite, on se comprend très bien.

Cette complicité fait partie de l’ADN de votre groupe …

E: Oui c’est sur, on est quasiment 24/24 ensemble, donc ca facilite les choses.

Donc vous passez de ballades pop à chanson française, au hip hop, vous êtes inspirés par plein de thématiques différentes, est ce que tu peux développer ca ?

JK : On est assez différents à la base de par nos milieux, je viens du Nord et elle du Sud, Emilie a beaucoup écouté de jazz, Billie Holiday, Ella Fidgerald, de chanson française. J’ai beaucoup écouté de rock, de rock 70s, de pop, donc on s’est fait découvrir beaucoup de choses.

On a pu voir beaucoup de collaborations comme avec Jok’Air ou Ibrahim Maalouf, comment vous choisissez les personnes avec lesquelles vous collaborez ?

E: Ce sont des rencontres qu’on fait parce qu’on évolue dans ce milieu là, on travaille avec beaucoup de rappeurs en ce moment, on ne feat pas avec tout le monde mais parfois on se dit « tentons ! », c’est toujours intéressant de voir ce qu’un artiste va faire d’un titre, même si c’est aussi difficile parfois. Et puis parfois c’est le hasard, comme avec Ibrahim Maalouf : en regardant Taratata un soir j’ai dit a Jean-Karl « tiens, ca serait génial de pouvoir faire un morceau avec lui ! » et j’ai fais en sorte que ca arrive.

Vous avez atteint une certaine renommée quand même, pour avoir accès à Ibrahim Maalouf en se disant « tiens je l’ai vu dans Taratata, il va venir faire de la trompette pour moi ! »

E: Eh bien figure toi qu’au début ma première démarche c’était de dire « tiens on va pas passer par les maisons de disques », mon premier réflexe était de lui écrire sur Facebook comme n’importe quelle fan. Evidemment il n’a pas vu le message et il n’a pas répondu. Et puis on a vu Nagui à France Inter, je savais qu’il le connaissait, du coup je lui ai demandé s’il pouvait nous aider, et ca a commencé comme ca.

JK : C’est vraiment des rencontres artistiques et humaines, et c’est ce qui nous intéresse. Avec Ibrahim on a eu la chance qu’il apprécie le morceau, Jok’Air aussi, la base c’est les rencontres humaines …

E: … Et l’ouverture d’esprit ! De se dire qu’il y a d’autres choses à côté, on peut aller voir à côté ce qui se passe, et de faire les choses sans se limiter. Je suis super contente du résultat. On est surpris à chaque fois. Soit par ce qu’ils apportent dans l’écriture de nos morceaux, on se donne des libertés qu’on ne se donnait pas avant sur le flow, le débit, l’énergie, le vocabulaire … Ca rajoute quelque chose d’enrichissant.

Vous avez une anecdote à nous raconter sur cette rencontre ?

JK : Quand on a fait le clip de Mort ou Vifs on est allé dans la maison de mon arrière grand mère dans le Jura. C’est remplis de souvenirs, les photos des ancêtres, etc … C’était génial de voir Jok’Air nous rejoindre là bas avec son grilz, on a bien rigolé, on a passé 2 ou 3 jours ensemble au coin du feu avec lui, c’était rigolo.

Si on vous demandait aujourd’hui votre punchline préférée de toute l’histoire du rap ?

E : Quand je monterais dans la Veyron, jamais tu ne nous reverra !

JK : Pas mal celle là !

Si vous pouviez faire un featuring avec quelqu’un de mort ou vif ?

JK : Avec Kendrick Lamar ca serait pas mal !

E : Elvis !

JK : En hologramme ! Des grands anciens aussi, un duo Paul Mc Carney x Madame Monsieur, pour un titre vraiment urbain. On lui mettra de l’auto tune !

Quel est votre meilleur souvenirs en tant que musicien sur scène ?

JK : Y’a pas longtemps on a fait la première partie d’un groupe belge qui s’appelle Hoover Phonic, et on a joué à Bruxelles, c’était 3 ou 4 jours après les attentats de Bruxelles. On a fait un titre il y a quelques temps avec Dynes Punchlinovic, après les attentats de Paris, qui s’appelle « Défend mois » qui dit « Surtout défend moi d’avoir de la haine, etc … » et donc on a voulu le chanter à Bruxelles et c’était hyper fort. On a expliqué dans quel contexte on a écrit la chanson et les gens nous attendaient au tournant …

E : Ca avait super bien commencé avec les premiers titres, il y avait une grosse ambiance, et puis on a juste pris la guitare et on s’est mis devant la scène et on a dit « voilà ce qui s’est passé, voilà ce qu’on voudrait faire » et là … gros froid, devant 2000 à 3000 personnes. C’était touchy et on se mettait à leur place, c’était délicat. Et on a commencé à jouer et ils avaient des larmes …

JK : … On les voyait pleurer, et ils ont applaudit, très longtemps, c’était super touchant. 

E : Ca leur a fait du bien comme à nous, c’était pas juste « sensationnaliste » , c’était un vrai échange, assez fort.

Comment vous pourriez décrire Madame Monsieur sur scène ?

E: Pour l’instant on a fait surtout des scènes juste à deux, sur les premières parties on va rester sur ce format. Les prochaines on sera 3 avec un batteur.

JK : On raconte des histoires via nos chansons, on a envie d’établir quelque chose d’assez proche avec les gens, et d’essayer de passer un bon moment, de déconnecter durant le temps du concert.

E: Un titre on le voit comme 3 minutes de shoot d’une émotion : joyeuse, deep, dansant, mais toujours très intense dans une couleur.

Et l’avant scène, vous la préparez comment ?

E : L’avant scène on fait tout pour être directement dans le concert, parce que si tu commence a être dedans après le 6ème titre c’est embêtant. Donc on s’est mis une espèce de routine qui marche super bien, on chante tous les deux le premier morceau qu’on va jouer pendant 20 minutes, on chante à voix haute, on lance les baguettes on bouge, on donne des coups de poing dans l’air …

JK : On s’isole pour faire monter la pression avant de monter sur scène.

Il y a une phrase qui nous hante, « On a pas grand chose mais le pot aux roses c’est que tout tient dans un Quechua ! » Y’a quoi dans le Quechua de Madame Monsieur ?

E : Quand on a composé See Ya ca correspondait a un moment ou mon petit frère s’est barré au Costa Rica parce qu’il était frustré d’avoir fait toutes les études qu’il faut faire et de ne pas trouver son job de rêve. Donc on a fait cette chanson, pour dire : on a pas grand chose, mais tout tient dans ce Quechua et rien ne nous empêche de tout lâcher et de partir. « Allez vous faire foutre, je m’en vais ! »

C’est une chanson super générationnelle !

JK : Pour moi les paroles les plus fortes de ce titre c’est « Je ne serais plus jamais ce qu’on attend plus de moi », il y a beaucoup de jeunes aujourd’hui qui doivent penser comme ca, c’est tellement lourd le climat aujourd’hui pour les jeunes … Donc je pense que pas mal de gens peuvent se retrouver là dedans.

E : Et dans notre Quechua, il y aurait de quoi écouter de la musique, quelques pièces pour se payer une bière en arrivant, et une petite robe rose ! 

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