Rien n’a résisté à l’oeil d’Andy Warhol, pas même l’objectif de son appareil photo Polaroïd fétiche avec lequel il figera son oeuvre, sa vie, sa vision, ses obsessions. Une sorte de «journal intime visuel» expliquait-il. Toujours en avance sur son temps, 50 ans avant la folie des réseaux sociaux et l’apparition d’Instagram, Warhol aurait donc été le précurseur d’une lubie 2.0, celle de capturer l’instant, collectionner les selfies, shooter inlassablement le quotidien délirant de la mythique Factory.
De 1968 à 1987, plongeon dans l’univers du star system underground américain, amis, amants, mécènes, célébrités, inconnus, armé de son Polaroïd, Warhol a capturé une centaine de portraits : Mick Jagger, Alfred Hitchcock, Jack Nicholson, Yves Saint Laurent, mais aussi des paysages et des natures mortes, des poupées ou les boîtes de soupe emblématiques.
Chronique jaunie d’un âge d’or américain, l’ouvrage de Taschen nous rappelle l’ampleur du génie Warhol, qui a posé sans cesse et sans filtre son regard sur le visage de toute une époque.
Andy Warhol. Polaroids. Editions TASCHEN