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Musique

« Lithopédion », l’introspection plus qu’intime de Damso !

Le fameux 15 juin est enfin là, jour de sortie pour le troisième grand opus du rappeur belge, Damso.

-Un mort dans un corps en vie-

« Lithopédion », un terme assez étrange au premier abord, mais plus profond que cela lorsqu’on se penche sur l’origine de ce mot. Le lithopédion est un fœtus issu d’une grossesse extra-utérine non arrivée à terme, et qui est mort sans avoir été expulsé, et qui n’a pas été diagnostiqué durant cette période, autrement dit  »fœtus fossilisé ».
Un titre mystérieux, une communication jouant sur l’énigme et les indices, Damso tease au mieux son 18 titres, « Lithopédion », afin de mettre au jour ou presque un album qui se veut hétéroclite et très intime.

 

-Le traumatisme comme début à tout-
L’introspection de William Kalubi, alias Dems part d’un constat qui revient dans la quasi-totalité de ses sons : le traumatisme. La relation et la compréhension presque impossible entre l’Homme et la Femme, les vices de notre société, la part de mal chez tout être humain, même le plus bon qu’il soit.
L’artiste ouvre le bal avec son titre « Introduction » (qui est la suite du dernier titre de l’album Ipséité, « Une âme pour deux ») en nous plongeant dans un de ses traumatismes récurrents, le racisme :

« C’est rien d’bien méchant, il m’a juste traité d’nègre des champs, Mais c’est rien d’bien méchant, j’ai juste n*qué sa mère sur les Champs ».

Un questionnement permanent sur sa place sur terre et son devenir, déchiré entre enfer et paradis, entre bien et mal, entre mort et vie.
L’après-succès est perçu comme étant un problème, l’élément perturbateur qui paradoxalement, le pousse à rester lui-même (Ipséité) et à faire de la musique pour lui avant-tout.

 

-Nwaar, c’est Nwaar-
La perte d’espoir et les sujets délicats sont au cœur de l’album, notamment avec le titre « Julien », un morceau qui traite de la pédophilie et de leur place dans notre société.

Un titre qui a vu le jour lorsque Damso était avec son enfant : « Tout est venu de la prod. C’est la première fois que je n’avais pas de flow, rien ne me venait. Même pas une idée, une vision. Je l’ai écoutée, réécoutée. Mon fils jouait à côté de moi et je continuais à la passer. Après huit heures non-stop, j’ai eu l’impression de sortir de mon corps et de voir des thèmes que je n’abordais jamais. Quand tu nais pédophile, tu es considéré comme une erreur par la nature ou par la science pour quelque chose que tu n’as pas forcément choisi. Ils sont parmi nous, mais on ne trouve pas de solutions médicales pour ceux qui le sont ».

 

-Rap, balade et poésie-

L’artiste navigue sur divers courants artistiques au point qu’on peut constater un léger penchant pour la varièt comme dirait le Doc Gynéco.

Un timbre de voix mélodieux, un flow qui en dit autant que ses paroles, Dems nous rappel que l’écriture n’est pas à négliger.
Seule l’artiste Angèle est en feat dans le troisième volet de Damso, un album où l’on retrouve les producteurs Ikaz Boi, Junior Alaprod, Nk.F, Ponko, Pyroman et le duo Twinsmatic.

 

-Accomplissement de soi-

Est-ce un au revoir ? Plusieurs phrases et propos nous laissent penser que « Lithopédion » sera le dernier projet du rappeur du 92i.

Une révérence, un adieu ? On ne le sait pas encore, ce qui est certain, c’est le fait que Damso vie sa vie de père, et s’est tatoué « sérénité » sur le bras, une piqûre de rappel et un moyen de tourner la page, après un succès qu’il accepte malgré les contraintes qui en découlent.

 

-Nos titres favoris-

Un projet encore plus aboutit que les précédents, agréable dans sa globalité et très personnel concernant les pensées du rappeur belge. Un concentré de sentiment, l’album est un véritable ascenseur émotionnel qui nous permet de comprendre l’univers de l’auteur. Mention spéciale pour « 60 années », « NMI« , « Baltringues », « Julien »et « Feu de bois ».

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