Connect with us

Musique

Girl Power : focus sur les étoiles du rap féminin partout dans le monde

En France comme dans de nombreux autres pays, les acteurs du rap sont devenus de véritables rockstars. Une époque où tout est possible, qui permet au genre musical de voir ses influences et ses sonorités s’élargir, tout comme ses collaborations avec la mode. Alors que du côté des femmes, le mouvement a été installé par des pionnières telles que Lauryn Hill, Missy Elliott ou Lil Kim, il existe aujourd’hui et depuis une multitude de rappeuses bien installées, comme d’autres qui comptent faire parler d’elles. Décryptage d’un panel de nouvelles rappeuses toutes plus différentes les unes que les autres à travers le monde.

Des rappeuses en tout genre de l’autre côté de l’Atlantique…

Cardi B : nouvelle icône du rap américain

Présente depuis la fin de l’année 2017 avec son banger « Bodak Yellow », Cardi B est aujourd’hui devenue l’une des plus grandes rappeuses autour du globe. Avec son premier album « Invasion Of Privacy », l’artiste aura su taper fort en se hissant tout en haut du prestigieux classement Billboard, notamment avec le titre « I Like It ». Cardi B est aussi connue pour sa participation à une émission de télé-réalité américaine basée sur le hip-hop et pour son gros impact sur les réseaux sociaux. Spontanée et explosive, la native du Bronx (New-York) n’hésite pas à pousser de nombreux coups de gueule, notamment sur Instagram. Son couple avec le rappeur Offset des Migos (avec qui elle a eu la petite Kulture) aura également eu un rôle à jouer dans son ascension, avec une fascination sans nom autour de leur idylle, officiellement terminée depuis le 5 décembre. Récemment, Cardi B partageait même un featuring sur le nouvel album des City Girls, jeune groupe de rappeuses américaines qui, elles aussi, commencent à faire beaucoup de bruit.

Bhad Bhabie, des railleries à la célébrité

Autre personnalité issue de la télévision américaine, la fameuse Bad Bhabie et son franc-parlé déroutant. Invitée du célèbre Dr. Phil en 2016, la désormais rappeuse originaire de Floride s’est faite remarquée avec son populaire « Catch me outside how ‘bout dat » adressé à sa mère ainsi qu’à toute l’audience du plateau. Moquée, adorée pour d’autres, l’adolescente d’à peine 16 ans a créé un buzz autour de sa personne et aura su le mettre à profit. Aujourd’hui, Danielle Bregoli, de son vrai nom, peut se vanter d’avoir travaillé aux côtés de Ty Dolla $ign, Lil Yachty ou encore du prometteur Rich The Kid. La jeune femme à l’enfance difficile revient de loin. Après avoir été considérée comme un vulgaire meme et avoir imité Kodak Black pendant un temps, l’artiste lancée depuis moins d’un an prend sa revanche et s’impose : elle aussi s’est hissée dans le classement Billboard Hot 100 et son emblématique « Hi Bitch » est certifié single d’or. Ancrée dans son époque, l’interprète de « These Hoes » compte bien marquer sa génération.

070 Shake, une artiste torturée

Initialement membre du crew 070, composé de différents rappeurs issus de la scène du New- Jersey, 070 Shake se fait rapidement repérer par Julienna Goddard (YesJulz), qui va la manager et la faire rentrer au sein du label Def Jam. Une voix grave, un flow unique, un style singulier et une plume aiguisée : la jeune femme d’une vingtaine d’années à peine se démarque avec un look plutôt masculin et des textes introspectifs. Validée par de nombreux artistes et auditeurs autour du monde, la jeune femme autodidacte peut compter sur les soutiens de Meek Mill et Chance The Rapper, qui la suivent sur Instagram, Pusha-T, Nas, mais également de Lil Yachty avec qui elle collaborait en 2016, l’année où tout a commencé pour elle. A l’origine de plusieurs projets depuis son premier EP « Yellow Girl », 070 Shake fait désormais partie de l’écurie G.O.O.D Music et partage deux titres sur le dernier album de Kanye West (« Ye »).

Tommy Genesis, totalement décomplexée

Parmi les rappeuses de l’autre continent qui font du bruit ces derniers mois, on ne peut pas passer à côté de la mannequin Tommy Genesis, de son vrai nom Genesis Yasmine Mohanraj, blonde hypnotisante qui fascine autant qu’elle inspire. Même si celle-ci n’est peut-être pas la plus populaire de sa génération, elle fait partie des artistes sur lesquelles il faudra compter dans les prochaines années. Alors qu’elle présentait une facette très sombre de sa personnalité dans son premier album sorti en 2015, la Canadienne fait aujourd’hui état de deux projets, dans un style plutôt alternatif. Loin d’être adepte des normes imposées dans le rap depuis ses débuts, Tommy parle de sa sexualité sans aucun complexe et n’hésite pas à se laisser aller à de nombreuses revendications dans ses textes.

Princess Nokia, une princesse des temps modernes

Alors que les femmes n’ont longtemps été que de simples figurantes dans les clips de rap, elles ont aujourd’hui carte blanche pour laisser s’exprimer leur créativité et leurs personnalités. Plutôt avant-gardiste, mais pourtant adepte d’un style vestimentaire vintage, Princess Nokia fait partie des jeunes femmes qui comptent bien, elle aussi, bousculer les codes et s’imposer en musique. Avec une première mixtape sortie en 2013 et des gros succès tels que « Tomboy » et « G.O.A.T », Destiny Nicole Frasqueri est à l’aise sur tous types de sonorités et le prouve régulièrement. Son premier album, « A Girl Cried Red », est d’ailleurs disponible depuis le mois d’avril.

Une scène anglaise qui ne cesse de s’expandre

La sulfureuse Stefflon Don

Révélation londonienne de ces deux dernières années, Stefflon est déjà à l’origine de collaborations avec Skepta, French Montana, DJ Khaled, Lil Yachty, Jeremih, Ne-yo, Joyner Lucas, mais aussi Tory Lanez, entre autres. Avec son physique sulfureux, la rappeuse anglaise est même souvent au coeur de rumeurs, comme celle qui prétend qu’elle serait secrètement en couple avec Drake. Artiste sans frontière, Stefflon Don paraissait même sur le dernier album d’MHD en septembre dernier sur le titre « Senseless Ting ». Mélangeant le dancehall, le rap, le reggae et des sonorités old-school, Stefflon Don propose un large panel de musicalités et c’est peut-être ce qui la différencie de toutes les autres. En 2016, elle confiait d’ailleurs au magazine Antidote : « Je suis une artiste, donc quoi que je fasse ça ne rentrera jamais dans une case. »

IAMDDB, nouveau symbole féministe

Fervente représentante de la ville de Manchester et portugaise de naissance, IAMDDB est une artiste incontournable du rap anglais féminin. Fille du saxophoniste Manuel de Brito, l’artiste baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. A l’aise sur une trap alternative, son univers
se compose de diverses influences telles que Bob Marley ou Whitney Houston. Parmi ses trois premières mixtapes sorties entre 2016 et 2017, Danielle de Brito de son vrai nom se fait remarquer avec le single « Shade », ayant fait passer un nouveau cap à sa carrière. Féministe et indépendante, IMDDB séduit et risque de faire du bruit dans les prochaines années.

Little Simz, petite déjà validée par les plus grands

Nouvelle pousse du rap londonien, Little Simz est présente depuis plusieurs années déjà, avec un premier album studio sorti en 2015 (« A Curious Tale of Trials + Persons »). Après un second opus inspiré par le monde d’Alice au pays des merveilles en 2016 et une édition deluxe de celui-ci en 2017, elle reste cependant discrète en cette année 2018. Repérée par la crème du hip-hop américain, comme Jay-Z ou Kendrick Lamar, elle a été aperçue sur scène aux côtés de nombreux rookies actuels ces dernières années, parmi lesquels SZA, Anderson Paak, Joey Bada$$ et même la pionnière du rap féminin américain et sa plus grande inspiration : Lauryn Hill. Chanteuse, actrice, rappeuse, celle qui occupait la première place du classement Forbes des 30 personnes de moins de 30 ans à suivre en 2016 nous réserve sûrement de belles surprises pour la suite.

Nadia Rose, extrêmement inflammable

Voilà un blase que vous avez sûrement dû voir passer sur la toile ces dernières années. La jeune Nadia Rose fait en effet beaucoup de bruit depuis la sortie de son EP « Highly Flammable » en 2017. Cousine du rappeur Stormzy, l’artiste se fait surtout découvrir en 2015 avec le carton plein « Skwood », qui ravit et élargit son auditorat. Avec ses deux macarons emblématiques sur la tête, ses rimes toujours bien pensées, ses changements de flow et son dynamisme impressionnant, Nadia Rose revendique appartenir à un univers musical masculin, tout en mettant en lumière sa place de femme. Avec un passage à Dour en 2017, plusieurs scènes partagées et un premier projet dans les bacs, on attend désormais de voir ce que la jeune femme nous réserve pour la suite, en sachant qu’elle est la digne héritière de l’un des référents en terme de grime anglaise.

La nouvelle vague se porte bien du côté rap francophone

Madame Aya Nakamura

Rares sont les français à pouvoir aujourd’hui prétendre ne jamais avoir entendu d’Aya Nakamura, artiste native du Mali, ayant vu sa carrière se propulser cette année. Présente depuis plus d’une décennie dans la musique, la jeune femme est saluée pour ses nombreuses collaborations avec le rap français, mais aussi pour sa voix envoûtante. Représentante de la scène d’Aulnay-sous-Bois, elle se fait surtout remarquer en 2017 avec le single Comportement, issu de son fameux « Journal Intime ». Mais elle était alors loin de s’imaginer l’impact de « Djadja » (certifié de platine), premier extrait de son album « Nakamura » dévoilé le 2 novembre 2018. Nommée aux NRJ Music Awards pour cette réalisation attendue comportant des featurings avec Fababy, Dadju, MHD, Niska et d’autres, Aya a prouvé un peu plus sa place dans le rap. Signée au sein du label Rec 118, elle a certainement encore de nombreux hits en stock !

Shay, la « jolie garce »

Découverte par Booba au début des années 2010, Shay débute le rap de manière enragée avec la présence du Duc lui-même dans ses tous premiers clip : « XCII », sorti en 2015 et le featuring « Cruella ». Après différentes apparitions ensembles et une connexion évidente, elle a finalement été signée au sein du label 92i. Petite soeur du beatmaker Le Motif, Shay est originaire de Bruxelles et le fruit d’un père polonais et d’une mère congolaise, pays qu’elle porte d’ailleurs dans son coeur depuis toujours. Avec une soif de vaincre incontestable, des paroles crues et un comportement intrépide, Shay sortait son premier album en 2016, comportant les célèbre « Thibaut Courtois », « PMW » ou encore « Biche ». Un projet éclectique et prometteur, mais qui fût suivi par une longue absence de la part de la Belge. La fin de l’année 2018 marque un nouveau tournant dans sa carrière : avec « Jolie », Shay présente un single annonciateur d’un gros retour en préparation, toujours en allant « la où l’inspiration la mène ».

Lala &CE, de l’ombre à la lumière

Lyonnaise de naissance, mais résidente de Londres, Lala&CE fait partie des rappeuses sur lesquelles certains misent gros dans les prochaines années. Proche du groupe 667 (Freeze Corleone, Jorrdee, Norsacce Berlusconi…) qu’elle a intégré grâce à Jorrdee, l’artiste se distingue avec une voix grave, presque masculine et un univers musical globalement sombre et planant. Un flow nonchalant, des productions hypnotisantes et un mumble rap perpétuel, Lala&CE est même qualifiée de « meilleure rappeuse française » par le membre de l’Entourage Doums. Autodidacte, la rappeuse du sud de la France évolue de manière indépendante, influencée par ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique, notamment par Lil Wayne ou Future. Aucun tabou et aucune règle pour celle qui considère que le sexe n’a pas d’importance lorsque la compréhension et la communication s’opèrent par la musique.

https://www.youtube.com/watch?v=JVqtSA58_JI

Chilla, nouveau talent lyonnais

Autre talent tout droit venu de Lyon : Chilla, de son vrai nom Maréva Rana. Native de Madagascar, la jeune femme évolue dans une famille de musiciens et a de ce fait toujours eu un pied dans la musique. Remarquée lors d’un planète rap de Bigflo & Oli et dans l’émission Talents Street en 2015, Chilla est vite prise sous l’aile de Tefa, producteur. Désormais signée chez Capitol Music, l’artiste a aujourd’hui collaboré avec Jok’Air, Sofiane, Lino ou encore Lord Esperanza et Nelick. Un spot Apple Music diffusé à la télévision a également permis à Chilla d’être visible par un plus large panel d’auditeurs. Forte d’un franc-parler affirmé et d’opinions bien tranchées, elle n’hésite pas à évoquer des sujets sensibles tels que le racisme et le féminisme, notamment lors du mouvement #Balancetonporc avec un single éponyme. Après l’EP Karma en 2017, le premier album de Chilla est prévu pour cette nouvelle année 2019.

Les étoiles montantes du rap méditerranéen et hispanique

Bad Gyal, la révélation catalane

Actrice d’un hip-hop alternatif mélangeant différents genres musicaux comme le rap, le chant et la musique dancehall, Bad Gyal est certainement la plus originale et la plus bling-bling de toutes les rappeuses hispaniques actuellement. En adoptant des codes qui fonctionnent en Europe comme aux Etats-Unis, elle risque d’ailleurs de devenir une grosse tête d’affiche dans les prochains mois. Autre enfant des années 90, Bad Gyal se fait connaître avec différents extraits balancés sur Youtube, avant de montrer l’étendue de son talent dans les rues de Barcelone devant des passants captivés. Aimant se considérer comme une féministe des temps modernes sans l’affirmer fermement, Bad Gyal se sert de sa féminité et de sa sexualité pour former sa force et pour marquer les esprits. Celle qui affirmait auprès du Guardian en juillet dernier qu’une artiste « espagnole ne pouvait devenir si grande » semble pourtant bien partie pour conquérir un public mondial. Après avoir brillamment repris le fameux « Work » de Rihanna en 2016, la blonde est arrivée avec son premier album en 2018 : « Worldwide Angel ».

Blondie ne fait rien comme les autres

De retour en Espagne, Blondie et son crew comptent bien s’imposer avec ou sans permission. Influencée par le rap français et anglophone, l’artiste de 23 ans faisant partie du Flamingo Vision propose une musique introspective et provocante, dans laquelle elle n’hésite jamais à se livrer. Souvent sous autotune et au travers de visuels catchies, l’artiste s’est faite connaître avec sa reprise de l’iconique « I Wanna Love You », iconique featuring entre Akon et Snoop Dogg. Equipée d’un home studio et aimant tout faire de ses propres mains, la jeune femme originaire de la Catalogne compte bien continuer sur sa belle lancée, souhaitant toucher le public espagnol pour de bon avec des textes évoquant l’amour, le sexe, l’argent ou encore la mode.

Priestess, la Marie-Antoinette du rap

Une voix singulière et un style unique, Priestess sait comment se démarquer et n’a pas eu de mal à se faire une place dans le rap italien. A 20 ans seulement, elle s’est en effet fait connaître en reprenant des reprises de jazz, rock et blues sur différentes scènes, avant de rencontrer son acolyte de travail : Ombra. Un producteur reconnu pour ses collaborations avec le rappeur italien MadMan, qui va d’ailleurs devenir un ami de Priestess, de son vrai nom Alessandra Prete. Avec un premier EP sorti fin 2017 et se nommant « Torno Domani », la jeune artiste risque bien de faire parler d’elle prochainement, malgré une absence assez conséquente ces derniers mois. Avec « Marie Antonietta », elle cumule aujourd’hui près de deux millions de vues sur Youtube.

Chadia Rodriguez, jeune prodige

Italienne d’origine marocaine et native de l’Espagne, Chadia Rodriguez fait état d’un beau melting-pot et fait partie de ces sulfureuses italiennes qui envahissent le rap. Âgée de 20 ans seulement, elle a décidé de mettre un terme à sa carrière sportive pour se concentrer sur la musique, se faisant découvrir avec son single Dale en avril, lui ayant permis de se rapprocher de la maison Sony et de devenir l’un des nouveaux espoirs de la scène rap en Italie. Avec « Fumo Bianco » en juin, Chadia Rodriguez marque un deuxième carton dans sa courte carrière, prouvant ainsi son statut de rookie à suivre. La sauce semble prendre puisqu’avec « Bitch 2.0 », sorti cet été, l’artiste continue de multiplier les millions de vues. N’hésitant pas à mélanger les langues comme les genres, Chadia Rodriguez promet de beaux jours devant elle, avec, on l’espère, un premier opus pour cette année !

 

Article rédigé par Romane Duval

Inscription newsletter

NEXT TRENDS

Connect
Inscription newsletter