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Interview de Vendredi Sur Mer pour TRENDS : « Ma musique c’est une musique sincère »

Charline Mignot est une jeune artiste originaire de Suisse, qui, lorsqu’elle s’empare du surnom de Vendredi Sur Mer, se libère, s’assume, et s’exprime avec une musicalité qui lui est propre.

Charline Mignot est une jeune artiste originaire de Suisse, qui, lorsqu’elle s’empare du surnom de Vendredi Sur Mer, se libère, s’assume, et s’exprime avec une musicalité qui lui est propre. Après avoir fait ses débuts avec un premier EP, « Marée basse », la chanteuse au flow scandé revient avec son tout premier album « Premiers Émois », faisant d’elle une valeur sûre de la scène musicale française. Elle se confie au micro de TRENDS sur son parcours, ses inspirations, son rapport à la mode et plus encore.

 

 

 

TRENDS : On  est  ravis de t’avoir pour la première fois sur trends, on se retrouve à l’occasion de la sortie de ton premier album « Premier émois », dont la sortie est prévue pour le 22 mars, comment tu te sens, impatiente ?

Vendredi Sur Mer : Très impatiente oui, ça fait un bout de temps que je travaille dessus donc là c’est un peu la concrétisation de tout ça, de tous ces mois de travail donc je suis très très excitée à l’idée qu’il soit dévoilé au plus grand nombre.

Depuis combien de temps est-ce que tu bosses sur l’album ?

Je pense que ça fait un peu plus d’un an, j’ai vraiment pris mon temps pour avoir des chansons qui allaient être ce dont j’avais envie, cohérentes avec ce que j’avais envie de raconter aussi. Et voilà il y a eu aussi une évolution sur des influences qui à mon avis ne se seraient pas produites si j’avais été trop rapide.

Justement qu’est-ce qui a changé entre ton premier EP « Marée basse » et ton premier album que tu sors ce mois-ci ? 

Je pense que forcément c’est un travail un peu plus mur, il y a le chant qui a été intégré aussi beaucoup plus, des morceaux plus dansants, il reste encore quand même beaucoup de mélancolie dans des ballades plus piano-voix, et voilà il y a beaucoup d’influences aussi sur le cinéma italien des années septante, fin voilà beaucoup de choses comme ça, Vladimir Cosma, Philippe Sarde, des grands compositeurs qui me passionnent.

Est-ce que tu peux nous raconter comment commence le projet Vendredi sur Mer ? 

C’est vraiment par hasard j’ai rencontré mon manager qui a fondé le label aussi dans lequel je suis depuis le début, et donc j’avais écrit une petite chanson à l’époque et puis il ma dit « c’est assez cool il faut que tu continues, ça te dit de se lancer dans ce beau projet ensemble ? ». Et je lui ai fait confiance et je regrette pas du tout parce-que je suis très très bien entourée depuis le début j’ai des gens à qui je fais confiance et qui me font confiance aussi et qui sont très patients avec moi donc voilà c’est une belle histoire qui a débuté et qui continue, qui fait son chemin.

Ça a un peu été ta bonne étoile ?

Ouais complètement, et c’est vraiment la curiosité qui m’a poussée à continuer et puis je pense un peu l’ennui aussi quand on a 18-19 ans, qu’on sait pas trop quoi faire de ses journées, franchement écrire des chansons c’était pas la pire chose qui pouvait m’arriver donc voilà j’ai un peu suivi ce chemin par curiosité, par hasard au début.

Qu’est-ce que tu faisais avant d’avoir rencontré ce monsieur ?

Je faisais de la photo, j’en fais toujours mais j’étais en école d’art, en prépa à l’époque, je faisais beaucoup de dessin, de la peinture, j’étais vraiment plus dans de l’artistique mais voilà photo, peinture, tout ça. La musique c’est arrivé à un moment où jetais peut être créative ou en tout cas où je commençais mes études peut-être moins scolaires, c’est arrivé un moment où je pouvais enfin passer à la créativité.

Dans tous les cas tu t’étais prédestiné à une carrière d’artiste ?

Oui oui je pense, quand j’étais à l’école et qu’on nous demandait ce qu’on voulait faire comme études supérieures bah franchement la question elle s’est pas posée dans ma tête évidemment que j’allais faire des études d’art, et puis j’ai jamais eu peur de ça, je pense que les profs devaient se dire « ok on va la laisser faire son truc » (rires). Mais bon puis moi j’ai des parents qui ont été toujours très conciliants, j’ai toujours pu faire ce que j’avais envie de faire, ils m’ont toujours soutenue et aidée, et ils ont été fiers de ce que je faisais donc ça a beaucoup aidé je pense.

Est-ce que t’as eu une appréhension justement quand tu t’es lancée dans cette carrière de chanteuse ? Est-ce que tu as eu peur qu’on puisse ne pas te prendre au sérieux ?

Je crois que sur le moment j’ai eu aucun doute parce-que vraiment c’était plus un passe temps, un hobby, et pendant très longtemps j’ai un peu pris ça à la légère parce-que ça me plaisait mais voilà je me mettais pas de pression, les questions elles se posent plus au fil du temps parce-que forcement ça prend de la place dans ma vie, donc je me suis posée pleins de questions ce qui est à mon avis logique et normal mais j’ai toujours essayé de rester je sais pas assez lucide dans tout ce que je faisais.

Les inspirations que l’on retrouve dès une première écoute sur ton nouvel album, c’est de la pop synthé, mais tu as également cette particularité de chanter-parler, c’est un flow qui se rapproche assez du style rap, d’où tu puises tes inspirations ? 

Bah en fait j’aime bien le chanté-parlé parce-que les mots sont presque à nus, il y a pas de mélodie qui cache les mots, donc on est obligés de les entendre et de les intégrer vraiment, en tout cas c’est ça que j’aime bien. Et puis j’ai beaucoup écouté de rap et j’en écoute toujours beaucoup, je sais pas c’est une manière d’aborder les mots et de les mélanger qui est hyper intéressante et il y a presque pas de couplets, je veux dire il y a des refrains mais vraiment c’est complètement déstructuré par rapport à ce qu’on peut connaître aussi dans la variété française ou pleins de choses comme ça. C’est quelque chose que je faisais beaucoup et que je continue à faire aussi, j’aime pas trop aller vers des règle de couplets-refrains-couplets-refrains, j’ai un peu du mal à tenir ça, donc j’aime bien cette liberté dans le rap, et les sujets aussi qui sont traités.

Si tu devais définir ton style, quels mots tu utiliserais ?

C’est compliqué mais je dirais que c’est une musique sincère… Ouais  je pense que sincère c’est le bon mot, c’est vraiment un journal intime donc je peux pas trahir les gens qui écoutent.

Justement cet album tu l’appelles « Premiers Émois », c’est un mot qui regroupe pas mal d’émotions, que ça soit le désir, la déception, l’impatience, la peur, le doute, la jalousie, donc c’est vraiment très introspectif comme projet au final ? 

Bah ce que j’aime bien c’est qu’à la fois c’est très introspectif et en même temps c’est des chansons qui sont universellement intimes, c’est-à-dire que tout ce que je raconte bah finalement tout le monde l’a vécu de manière différente avec des personnes différentes, à des moments différents, mais tout le monde a vécu un chagrin, un premier amour, de la peur, des regrets etc. Enfin c’est vraiment des choses que tout le monde partage.

Est-ce que c’est pas difficile de mettre autant d’émotions en mots et en musique ? 

Au début c’était un peu compliqué, enfin surtout compliqué de les chanter devant des gens, c’est vrai que c’était un peu compliqué au début parce-que j’étais très proche de ce que j’écrivais et puis dans les premiers concerts, c’est les premiers moments où on partage vraiment en direct avec les gens ce qu’on raconte, et donc dans les débuts pas grand monde te connait, donc forcément ils écoutent vraiment. Sur le moment c’est vraiment du direct, ils découvrent direct et au fur et à mesure de savoir que les chansons elles touchent à peu près tout le monde c’est devenu presque un peu jouissif, c’est cool de se dire qu’on est pas tout seuls dans la galère (rires).

Au final le thème que l’on retrouve vraiment c’est les relations amoureuses, est-ce que tu crois en l’amour ? J’ai en tête le titre chewing-gum où tu dis « Je crois qu’aimer ne suffit pas ». 

Bah ça c’est vraiment la chanson du premier amour quoi. Je l’ai vraiment écrite pour mon premier amour et quand je dis que je crois qu’aimer ne suffit pas c’est qu’il y a aussi une notion d’âge et que parfois on fait des erreurs parce-que soit on n’est pas assez matures, soit c’était pas le bon moment, donc voilà s’aimer ne suffit pas non, il faut aussi comprendre les enjeux, et prendre du recul parfois, et beaucoup de fois on comprend les choses qu’après.

Et tu crois toujours à l’amour du coup ?

Bah oui quand même, ça serait mentir que de dire non (rires), non j’y crois.

Tu abordes le sujet des relations amoureuses avec beaucoup de légèreté mais beaucoup de maturité aussi, alors que tu es toute jeune, tu as à peine 24 ans, est-ce que tu as senti une évolution toi dans tes pensées, dans ce que tu voulais exprimer ? 

Je la ressens avec du recul l’évolution en tout cas sur le moment c’est vraiment des choses très instinctives, donc c’est des mots qui viennent et que j’écris de manière impulsive presque. C’est étrange, c’est presque inconscient d’écrire parfois.

Si aujourd’hui tu devais collaborer avec quelqu’un qui es-ctu choisirais ? Avec qui tu rêverais de pouvoir collaborer ?

En ce moment je dis toujours le même, franchement ça serait un rêve mais j’aimerais beaucoup faire une chanson avec Eminem. J’adore, et puis ça représente aussi mon adolescence je crois qu’on revient toujours à ses premiers amours donc franchement si je devais rêver Eminem ça serait trop cool.

Et collaboration féminine est-ce que tu as quelqu’un en tête ?

Féminine ? Je pense que je prendrais une réalisatrice qui s’appelle Emmanuelle Bercot qui ne chante pas du tout à mon avis.

En quoi elle t’inspire ?

C’est une réalisatrice et une actrice assez incroyable, c’est des films dans lesquels je me retrouve, aussi bien dans ceux qu’elle réalise que ceux où elle joue, par exemple dans les films de Maïwenn, et je sais pas c’est quelqu’un qui m’évoque beaucoup de douceurs et de force en même temps. Mmmh c’est un mélange que j’aime beaucoup j’ai pas eu la chance de la rencontrer mais j’aimerais beaucoup la rencontrer un jour. D’ailleurs sur l’album j’avais pour idée de l’inviter, c’était une idée un peu farfelue comme ça mais je pense que j’aimerais bien le faire un jour.

Tu dis qu’elle incarne à la fois la force et la douceur, est-ce que tu t’identifies de cette manière aussi ?

Peut-être oui, en tout cas j’aime bien la notion de passif-agressif, j’aime bien, en tout cas je pense que c’est ce qu’il se retrouve un peu aussi dans mes clips, je pense que c’est ce qu’il me définirait le mieux, mais pas méchant, mais avec un peu des griffes quoi.

Tu disais sur une autre interview que Vendredi Sur Mer c’était également un projet mode, comment est-ce que tu mêles la mode à la musique ?

Je pense que c’est une question vraiment journaliste quand on me demande « quel est votre rapport à la mode ? » et je sais jamais quoi répondre pour être honnête, moi j’ai un rapport à la mode qui est très « normal », j’aime la mode comme tout le monde. Je pense que c’est un projet mode dans le sens esthétique, dans les clips, dans la pochette de l’album.

La mode c’est aussi important que la musique pour exprimer ce que tu ressens ?

Je pense que de toute façon, tout va ensemble le costume de scène par exemple il est très important il définit le personnage, et il complète le personnage donc  il y a une évidente relation entre la mode et un projet en fait global.

Tu dis que Vendredi Sur Mer c’est aussi un personnage, quelle est la différence entre Vendredi Sur Mer et Charline ?

Oh bah il y en a pleins ! Mais quoi que maintenant elles se lient quand même les deux se lient. En tout cas je crois que Vendredi Sur Mer a aidé Charline à être un peu plus extravertie, je suis beaucoup avec mes amis, mais c’est vrai qu’avant j’avais un peu du mal et bon maintenant force est de constater que je vais devoir rencontrer beaucoup de gens (rires). Je veux dire il faut bien un moment que voilà… En tout cas l’un aide l’autre pour pleins d’aspects.

Donc elle t’a aidée en quelque sorte à devenir une femme ?

Oui, en tout cas ça m’a permis de m’émanciper artistiquement et donc de me libérer un peu, de libérer Charline quoi en fait, d’évoluer et de mettre un pied dans quelque chose qui me plaît, ça fait avancer forcément.

Pourquoi tu as choisi le nom Vendredi Sur Mer ? Qu’est-ce que ça signifie pour toi ?

C’est un peu le fait de voyager sans bouger quoi. C’est m’évader, moi je viens de Suisse donc il y a plus les montagnes que la mer mais après il y a aussi, et je pense qu’il y a que moi qui peut vraiment le sentir, mais j’ai l’impression qu’il y a un rapport à l’horizon,  à l’étendue, à l’infini et finalement on a l’impression que la mer c’est l’infini et il y a toujours un bout de terre au bout et je trouve que c’est une belle métaphore de l’amour, parce-que on peut penser que c’est le vide par exemple mais il y a toujours quelque chose, comme on peut penser que c’est l’amour éternel mais au bout il y a peut-être une rupture aussi… Ça va dans les deux sens, donc je trouve que c’est une assez belle métaphore.

Donc finalement tu es assez romantique ?

Oh bah oui quand même, oh bah il en faut ! (rires)

Pour revenir à la mode,  est-ce que tes goûts sont aussi éclectiques que ta musique ?

Oh oui, complètement ! (rires) En tout cas il y a une différence entre ma tenue de scène et mon outfit de tous les jours, je suis un peu plus jogging/TN. Mais au début je mettais mes TN pour aller sur scène et j’étais trop contente. Et je me souviens dans mes premiers concerts que je faisais il y avait des gens qui venaient me voir et qui me disaient, bon parce-que maintenant c’est revenu un peu donc c’est obvious de voir ça et avant pas trop, et ils me disaient « Putain chapeau, mettre des TN sur scène ». Parce-qu’en plus voilà je chantais des chansons d’amour quoi…

Et puis tu portes actuellement des TN roses poudrées…(rires)

Et oui il y a des p’tits cœurs tu vois (rires).

Puis on voit beaucoup de rose aussi dans tes clips…

Oui j’aime bien les tons pastels, le bleu, le rose, des couleurs un peu passées comme ça.

 Est-ce que tu as des créateurs ou des marques que tu aimes porter ?

On m’a posée la question toute à l’heure et franchement je sais pas quoi répondre. Moi en règles générales c’est vraiment t-shirt blanc ou noir et je crois que j’en ai 10 blancs, 10 noirs donc si vous me voyez toujours avec le même sachez que je le change quand même (rires)

 Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

J’aimerais pousser l’album le plus loin possible, le transmettre aux plus de gens possible, et voilà faire ce que j’ai envie de faire en tout cas là dans l’immédiat, puis tout au long de ma vie aussi.

Propos recueillis par Anaïs Merad

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