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Icon : « Mon but est d’essayer d’ouvrir une nouvelle porte sur la musique française »

Rencontre avec Icon à l’occasion de la sortie de son single ‘Palala’. Un artiste à suivre.

Artiste en perpétuel renouvellement, Icon a composé pendant plus de dix années pour différents artistes Hip Hop avant de se lancer dans son propre projet personnel. A 27 ans, il présente aujourd’hui son univers, placé entre le Hip Hop, le RnB et la pop. Un hybride parfait pour cet auteur-compositeur et interprète accompli. Bientôt, Icon sortira son premier EP. Avant cela, il se présente avec ses singles « Rêveur » et « Palala ». L’occasion pour TRENDS de partir à sa rencontre afin d’en apprendre davantage sur cet artiste unique en son genre.

TRENDS : Enchantée Icon ! Si tu devais te présenter en quelques mots, qu’est-ce que tu dirais ? 

Icon : Je suis un croisement entre le RnB, la pop et le hip-hop d’aujourd’hui. Une pop que l’on pourrait d’ailleurs qualifier de ‘nouvelle pop’.

Comment as-tu commencé la musique ?

A la base j’ai commencé il y a dix ans, au début j’étais DJ et après j’ai commencé à évoluer. Je suis quelqu’un qui vient de la musique électronique, je viens pas du tout de l’urbain. J’ai fait ça pendant très longtemps, notamment à l’étranger, et c’est depuis que je suis revenu en France que je me suis mis à la musique française. Et depuis un ou deux ans je me suis mis sur mon projet : Icon.

Comment tu as appris à chanter ? Tu as appris de manière autodidacte ou tu as pris des cours de chant ? 

Avant je chantais pas du tout, j’écrivais des lignes de chant pour les gens, mais je ne m’étais jamais dit que je chanterai… Surtout qu’à la base, j’aime pas du tout ma voix, mais c’est vraiment quelque chose qui est arrivé au même moment que le début de ce projet en français. Je me suis dit que comme je voulais donner un résultat total, il fallait que je fasse tout. Du coup j’ai appris sur le tas !

Pourquoi avoir décidé de passer derrière le micro après avoir produit pendant des années pour d’autres artistes ?

En fait, quand on travaille pour les autres, on ne peut contribuer qu’à un certain pourcentage. C’est à dire que par rapport à toutes les compétences que j’avais acquises dans le passé, je pouvais peut-être ne donner que 25 ou 50% de ce que je savais faire. Les personnes avaient besoin de moi pour un job spécifique, c’est super, mais j’avais l’impression de stagner. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas donner tout ce dont j’étais capable et je me suis dit que la seule personne qui pouvait me l’apporter c’était moi-même. Je me suis mis à mon compte et je me suis dit ‘là au moins je peux vraiment faire ce que j’aimerai faire’. 

C’est donc toi qui compose, écrit et interprètes tous tes titres ? C’est important de gérer ton processus de création du début jusqu’à la fin ?

C’est vrai que le gros du travail est fait par moi, même si j’ai de la chance d’avoir quelques personnes pour m’aider à certains moments. Je le fais parce que je trouve que j’apporte quelque chose de différent et de nouveau et pour vraiment que ce soit fait comme je l’entend et que ce soit bien fait, je préfère tout chapoter. Et une fois qu’on aura déposer les bases et que les gens auront vraiment compris, on pourra voir pour amener d’autres personnes. Moi de toute façon je trouve que la musique c’est quelque chose qui est fait pour être en collectif, pas dans son coin. Là je le fais parce que je cherche quelque chose de très spécifique, mais à partir du moment où j’ai atteint ça, là c’est bon. 

J’ai eu la chance de pouvoir écouter le projet, notamment son premier extrait ‘Rêveur’, et je remarque que tu parles beaucoup d’amour et de femmes. C’est un sujet qui t’inspire ?

La femme après c’est très large, personnellement je ne parle que d’un spectre réduit de la femme, qui est surtout porté sur les déceptions amoureuses. Parce que c’était un thème récurrent ces derniers temps… On en parle beaucoup dans la grande majorité des chansons, mais la manière dont c’est abordé, surtout en France, c’est pas exactement comment moi je le fais. Et c’est pour ça que je trouvais ça intéressant que moi j’en parle avec ma vision, qui est beaucoup moins dans un rapport de force contre la femme, on est dans le sentimental pur : ‘voilà comment je me suis senti, voilà ce que t’as fait, incompréhension, pourquoi ?’ On est plus dans une narration que dans le fait d’accuser ou de pointer du doigt. 

Aborder ces sujets amoureux, c’est une volonté aussi de rassembler autour de ta musique et de la rendre accessible à tous ?

Complètement, surtout que moi j’ai eu la chance d’écrire pas mal de chansons différentes. Je trouve que c’est de toutes petites histoires qui sont communes à tous et qui résonnent le plus. Du coup je trouve que de par ce que je raconte, il y a forcément une personne qui a été dans la même situation et qui peut se reconnaître. Du coup le but c’est quand même qu’on puisse s’y retrouver et de donner une voix à ceux qui ont du mal à s’exprimer, parce qu’en tant qu’homme, avec mon expérience, c’est très compliqué de s’exprimer. 

Tu te verrais évoquer des sujets plus personnels à l’avenir ou ça ne fait pas partie de tes plans ? 

Oui, mais après c’est quand même délicat. Parce que quand tu écris pour les autres, tu peux leur faire dire des trucs et même toi tu te dis ‘bah dis donc, je voulais vraiment le placer celui-là…’ (rires) Quand on en parle soi-même, cet aspect vulnérable est un peu difficile à assumer. L’interprétation encore, bon je suis dans ma bulle, au pire je réécoute et après je me dis ‘oula quand même j’y suis allé fort’, mais c’est surtout après, quand ça sort pour tous, c’est plus compliqué ! (rires)

On ressent beaucoup ce côté pop/RNB américain voire canadien dans ce projet. Quelles ont été tes inspirations et tes références pour ce projet ? 

Il y a un peu de tout, pas mal de canadiens, que ce soit Justin Bieber, The Weeknd, Drake, toute la vibe qui vient de Toronto ça c’est sûr. Je pense que tout le monde aujourd’hui en tire profit, c’est un grand mouvement. Mais je trouve que même dans l’univers francophone, il y a des gens comme Stromae, comme Hamza, même comme Dadju sous certains aspects qui peuvent m’inspirer. Même si musicalement, de base, je suis beaucoup plus axé sur la musique nord américaine. 

Pourquoi avoir décidé de sortir Rêveur en premier ? 

Parce que mine de rien, ça représente assez bien la situation où je suis pas mal dans ma tête et où je suis toujours optimiste. Rêveur c’est un titre qui, malgré ses soupçons de tristesse, reste optimiste, parce que j’évoque comment je voudrais que la situation soit. Mais on a aussi ce côté où la dure réalité nous ramène à la véritable situation. Et ça je trouve que c’est un thème qui est assez présent dans tout ce que j’ai écrit pour l’instant, donc c’est assez représentatif.

Quelle sera la visée de cet EP ? Tu as des objectifs précis ? 

Mon but ultime avec ce que je fais, c’est d’essayer d’ouvrir une nouvelle porte sur la musique française. Parce qu’on a beaucoup de choses en France, mais je trouve qu’on est assez limités en général dans le paysage musical. C’est à dire qu’il nous manque certaines catégories qu’on retrouve en nord amérique. Alors certains pourraient dire ‘oui, mais c’est une culture différente’, mais en vrai, je trouve que c’est juste plus difficile à amener. Aujourd’hui, des mecs comme Drake ou The Weeknd qui sont numéro 1 mondiaux, il y a dix ans ils se sont fait massacrés autour de leur ‘fragilité’ etc. Alors qu’en réalité, je trouve qu’en France on a déjà une très belle langue, il y a tout un tas de gens qui pourraient écrire des choses magnifiques mais qui le font pas ou qui n’osent pas, parce que justement tout est codé. Du coup moi mon but c’est de pouvoir montrer qu’on peut faire des musiques complètement ouvertes, pop etc, sans forcément rentrer dans le genre de musique type qu’on fait depuis 10 ans quoi.

Quelle est ton interprétation du titre de cet EP, Alter Ego ? 

Parce qu’il y a ce côté bi-dimensionnel et le côté tiraillement. Il y a moi dans ma vie de tous les jours, et après il y a le côté très émotif que j’ai. Du coup les deux sont en bataille en permanence entre le côté très rationnel et le côté émotif et c’est ça qui crée le tiraillement. Je trouve que de manière générale, on est tous dans cette situation où on a à peu près notre ligne de conduite et en fonction des galères de la vie on commence à sentir le conflit. Donc c’est vraiment pour représenter cette dualité. 

Et concernant la date de sortie, une petite idée..?

Idéalement ce serait entre la rentrée et l’automne !

Tu aimerais monter sur scène si possible après la sortie du projet ? 

Ouais ! Ca aussi j’ai eu la chance de le faire avec des artistes, mais encore une fois ce n’était pas pour moi. De moi-même, je ne me suis jamais dit ‘bon bah les gens vont venir me voir’, ça doit être vraiment stressant mais intéressant !

Comment tu définirais ton propre univers musical ? Est-ce que le fait d’avoir travaillé pour d’autres pendant des années te permet d’aborder ton projet avec plus de sérénité ?

Honnêtement, même pas. Je pensais, mais en fait, la seule chose qui aide c’est que je me dis ‘si j’ai pu le faire pour telle ou telle personne, c’est que je peux le faire pour moi techniquement’. Mais le rapport est très différent et l’association est très différente. C’est comme quand tu es en groupe et que tu te lances en solo par la suite, t’as l’habitude d’être avec ton équipe et là tu te retrouves tout seul devant les gens, c’est quand même un exercice beaucoup plus difficile !

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