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The Romeo Sextape - TRENDS

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The Romeo Sextape : « C’était vraiment un coup de chance qu’on se rencontre »

The Romeo Sextape - TRENDS

Duo déjanté et complémentaire, The Romeo Sextape débarque dans le paysage musical français avec toute la singularité qui le caractérise. Composé de Bruno, bordelais musicien de longue date et Victoire, jeune chanteuse talentueuse originaire de Normandie, le groupe casse les codes avec un premier EP aux sonorités variées et aux textes détonants : Armistice Spaghetti Love. Après la sortie du clip Interquaalude, The Romeo Sextape sort aujourd’hui le visuel de Divine Comédie, première track de l’EP. L’occasion pour TRENDS de s’entretenir avec ce duo prometteur et déterminé.

TRENDS : Enchantée The Romeo Sextape ! Comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Bruno : On s’est rencontrés par le biais d’amis à nous. Ce qui s’est passé c’est que moi je travaillais déjà des chansons parce que j’avais des copains qui avaient monté un studio en Normandie. Victoire sortait avec un des coloc’ qui vivait dans ce studio et elle venait souvent manger avec nous. Du coup un soir on a voulu tester des back ups sur l’une de mes chansons, on a fait chanter Victoire et ça s’est avéré être hyper bien. On a tous découvert la puissance vocale de Victoire et je me suis dit pourquoi pas essayer de faire chanter Victoire sur toute une chanson et pourquoi pas débuter une aventure ensemble ! J’ai eu de la chance que Victoire aime la musique aussi…

Parce que Victoire, tu n’avais jamais chanté avant ? 

Victoire : Pas du tout, moi j’étais chanteuse dans ma douche, dans ma voiture… J’ai toujours aimé ça et on m’avait déjà dit que j’avais une jolie voix, mais ça s’était arrêté là. Donc j’ai été flattée et contente que Bruno me propose ça !

Comment et quand avez-vous avez décidé de vous lancer en groupe ?

Bruno : On a dû se former ensemble en septembre 2018, il y a environ deux ans. L’histoire du studio en Normandie est un peu tombée à l’eau du coup moi je suis retourné à Paris et j’ai composé dans ma chambre. Victoire s’enregistrait dans son studio à Montreuil. Alors c’est vrai qu’on n’a pas eu de très bonnes conditions d’enregistrement, mais on a eu un super mixeur qui a bien sur arranger tout ça ! Du coup c’est vrai qu’on a hâte d’essayer le studio pour l’album…

Ecrivez-vous les chansons ensemble ou c’est toi Bruno qui te charge de l’écriture ?

Bruno : Pour cet EP, c’était déjà des chansons que moi j’avais en stock et que j’avais essayé de chanter moi-même. Du coup on a vite trouvé une chanteuse, parce qu’effectivement je suis pas très bon à la voix. Mais c’était vraiment un coup de chance cette rencontre, de pouvoir enregistrer et sortir directement l’EP. Mais là on est sur l’album et ça nous laisse un peu de temps pour creuser et essayer plus de choses à deux. 

Ca te dirait d’écrire aussi Victoire ?

Victoire : C’est vrai que Bruno avait déjà une ligne directrice qu’on essaye de suivre et j’essaye d’apporter ce que je peux apporter. Mais oui je me vois participer à plus petite échelle peut-être sur l’écriture et sur le reste au fur et à mesure du projet.

Bruno : En fait clairement, il faut que Victoire soit d’accord avec les nouveaux trucs que je vais écrire. Mais ouais c’est vrai que ce serait bien que tu pondes peut-être des choses un peu plus perso de toi… Mais c’est vrai qu’avec le confinement on a pas trop pu se voir et ça fait longtemps qu’on n’a pas pu répéter ensemble. 

Quelles sont vos influences musicales ? 

Bruno : C’est hyper large ! Moi j’aime bien les disques où ça passe du coq à l’âne, il y a énormément de groupes qui font ça et ça pose de problème à personne. Je pense notamment à Queen ou aux Beastie Boys. Donc clairement je peux passer de l’opéra à la rumba, au rock… Après je dois bien avouer que mes influences à moi pour Roméo, c’est plutôt de la vraie bonne pop avec un synthétiseur et aussi pas mal de Hip Hop, pas mal de trap. D’ailleurs j’aimerai que l’album soit un peu plus trap, tout en gardant cette couleur un peu synth-pop fluo et être un peu plus lo-fi également. Et aussi peut-être essayer justement d’avoir un peu plus de cohérence de style, avec ce fil rouge qui est clairement la voix de Victoire. Ce serait pas mal d’avoir des Reddit d’ambiances que l’on a déjà créé. 

J’ai lu Victoire que certains comparent ta voix à celle de Yelle. Comment tu le prends ? 

Victoire : Moi plus jeune j’écoutais beaucoup Yelle, c’est complètement ma génération. Et j’ai surtout écouté le dernier morceau qu’elle a sorti et il est vraiment pas mal. Je pense que la référence est plus portée sur notre manière de parler et notre phrasé…

Vous travaillez avec le label Vanité Records, comment ça s’est fait ?

Bruno : C’est des copains qui faisaient de la musique, ils avaient un projet qui s’appelait Montana et qui s’est arrêté. Et en fait ils ont monté le label pour leur projet et finalement on est la première sortie. Donc c’est plutôt cool !

Si vous avez des propositions pour rejoindre une maison de disque, vous le ferez ou vous préférez continuer de travailler sans les potentielles contraintes d’un label ? 

Bruno : Clairement je crois que c’est un luxe d’être indépendant. Pourquoi pas aussi avoir notre propre avis sur ce qu’est la vie en maison de disques. Après moi, je ne suis pas fermé. Quitte à potentiellement être déçu derrière. Vivre l’expérience d’une maison de disque pour pouvoir la raconter par la suite, pourquoi pas ! Puis je me dit que ça peut être pas mal pour la promo et pour les concerts, ça aide. Comme c’est un projet pop, j’ai pas envie de faire le puriste à dire ‘jamais de maison de disques’ mais pour l’instant on débute, on en apprend tous les jours.

Derrière cette forme d’auto-dérision visuelle et textuelle, on ressent tout de même une personnalité quelque peu torturée et révoltée du monde dans lequel elle vit. Vous pourriez m’en dire plus sur ce personnage que vous avez créé ? 

Bruno : J’irai pas jusqu’à dire torturé, mais j’avoue que depuis quinze ans je suis un peu blasé de l’humain et de la société, mais je continue à croire en l’amour. Mais ouais, comme la voix de Victoire est un peu sucrée, comme la musique est un peu pop, je trouvais ça pas pas mal d’avoir cet espèce de contraste avec ces paroles un peu impolies, d’appuyer un peu là où ça fait mal. Bon après, c’est quand même aussi beaucoup de références personnelles qui sont pas forcément évidentes j’avoue. Il y a un petit contraste entre la musique et les mots qui en ressort je trouve.

Est-ce que le titre du projet, Armistice Spaghetti Love, a un sens particulier, ou c’est le résultat d’une pure folie ? 

Bruno : C’est un truc très personnel et très référencé pour le coup. J’ai un cailloux sur lequel quelqu’un m’a laissé ces trois mots, ‘Armistice Spaghetti Love’. C’était le jour de l’armistice et je crois qu’on avait mangé des spaghettis. Je cherchais un nom pour l’EP et je me suis dit ‘tiens, ça c’est pas mal’. Ca veut dire un million de choses et en même temps ça veut rien dire. Et comme dans l’EP il y a au moins trois chansons d’amour, je trouvais que c’était important d’amener ‘Love’ pour le titre. Parler d’armistice c’est pas mal aussi, parce que c’est un chemin qui mène à la paix. Spaghetti c’est juste parce que c’est cool. C’est vrai aussi que j’aime bien quand c’est un peu épique et un peu débile. Je suis content aussi que tu aies ressenti l’autodérision, parce que j’ai pas l’impression que ce soit un disque très drôle moi.  

Victoire : Ouais, on aime les spaghettis. (rires)

Premier titre clippé  du projet : le déjanté Interquaalude. Où vous-êtes vous envolés pour le tournage de ce visuel ? 

Victoire : Moi c’était mon tout premier clip, c’était chez mes parents à Palma de Majorque. On a eu la chance d’avoir le spot et de pouvoir aller là-bas ensemble ! C’était particulier de se retrouver face caméra, de chanter sans chanter, enfin c’est comme la première fois que t’enregistres et qu’on te dit ‘tiens écoute ce que t’as fait’. J’ai eu beaucoup de mal à m’entendre au début. Là c’était un peu pareil pour me voir. Après on est quand même dans une ambiance et dans une relation où on a dépassé certains stades donc ça s’est bien passé.

Bruno : C’est vrai qu’on n’avait pas trop d’argent, donc on a un peu tout misé sur les friperies. On a retourné toutes les frip’ qu’on pouvait et je crois qu’on en a vendu les trois quarts… Ca a été beaucoup d’improvisation, parce qu’on est partis avec seulement deux personnes pour filmer donc ça a été un peu la course pendant trois jours. Et on a un deuxième clip qui arrive bientôt !

Vous pourriez m’expliquer l’idée derrière ce clip ? 

Victoire : Dans l’idée, je trouvais ça cool de faire un clip tous ensemble et un peu bon enfant. Malgré que ce soit beaucoup de travail, parce que ça fait un moment que tout le monde s’acharne sur ce projet. On a passé de super moments et j’étais contente que ça se passe comme ça.  

Bruno : Comme Interqualuude c’est une chanson qui parle des montées et des descentes quand on consomme de la drogue, on s’est chauffé pour que ça claque en terme de décors. On voulait faire notre clip piscine/soleil mais toujours avec notre patte. Finalement, c’est des faux bijoux, une vieille Mercedes, des leggings colorés… On se la raconte pas. Et puis après on a un peu envoyé le pâté sur les effets spéciaux colorés pour mettre l’accent sur le côté psychotrope et parler aussi quand même du moral et de l’état dans lequel ça peut laisser. 

https://www.youtube.com/watch?v=KKEppLqkltM

Pour un premier clip on remarque justement ce beau travail d’interprétation de ta part Victoire…

Victoire : Ca a été dur, parce que bon, oui on était dans la maison de mes parents, mais ils étaient à côté et ils me disaient ‘chante vraiment!’ (rires) Et moi j’étais là, toute seule dans la piscine, avec quatre personnes autour de moi qui me regardaient et qui attendaient qu’une chose c’est que je fasse ce qu’il fallait faire. Du coup je parlais dans ma moustache, c’était un peu compliqué, mais encore une fois tout le monde était à l’aise et l’ambiance était cool donc ça a facilité la chose. On était 4,5 jours tous ensemble donc ça a fait du bien. 

Chaque titre a une couleur bien distincte, on remarque évidemment les touches électro dans chaque morceau, surtout pour « Divine Comédie » qui est je crois ma préférée, des sonorités beaucoup plus rock pour « La ligne verte » ou encore le côté old school et variété de Amantes de Gloria. C’est volontaire ? Est-ce que cela reflette votre personnalité, vos influences ? 

Bruno : C’est vrai que j’ai des goûts très éclectiques. Je suis un enfant du rock, clairement. J’ai joué dans plein de groupes de punk quand j’étais ado et j’aime bien les grosses guitares et les grosses batteries, mais j’aime aussi les petites basses d’Etienne Daho… Et j’aime bien Radio Latina !

Je sais que Victoire est dans sa période zouk en ce moment par exemple… Et je trouve ça dommage de se fixer des barrières, enfin moi j’aime pas trop écouter un album où c’est 13 fois la même chanson avec le même son de guitare, le même son de synthé… Et quand il y a de super albums, où tout est avec les mêmes instruments, je trouve ça génial mais moi je me sens pas capable de sortir un disque avec juste les trois mêmes instruments… Et franchement c’est aussi ce qu’on veut faire partager aux auditeurs : ‘tiens, ce son pourra te faire penser à Gorillaz, un peu plus pop/rock’, puis derrière ça pourra être plus hip-hop ou plus électro venère. Je trouve ça bien de ne se fermer aucune porte et de n’être dans aucun style. 

https://www.youtube.com/watch?v=duWyi5Se-C4

Hâte d’entendre un petit couplet rappé de Victoire dans les prochains sons de l’album alors…

Bruno : Il y aura de la guitare acoustique aussi ! Il y aura des petites balades avec juste voix/guitare sèche, il y aura aussi des intros et des outros. Des coupures un peu barrées avec de la poésie parlée etc. Au-cune limite !

Quelle était la visée de ce premier EP ? 

Bruno : En fait on nous a surtout dit qu’il fallait faire comme ça… (rires) Enfin moi personnellement j’y connais rien dans l’industrie musicale, c’est le label qui nous a dit de fonctionner comme ça avec des sorties de singles, puis l’EP, puis des concerts, puis l’album… Pour l’instant c’est vrai qu’on laisse un peu les gens du métier décider pour nous. On a rien à perdre en fait. 

Pourquoi avoir choisir The Romeo Sextape comme nom de groupe ? 

Bruno : En fait, j’avais un groupe électro en 2018 qui s’appelait Not Found, c’était un binôme et il n’aimait pas tout ce que je faisais. Du coup j’avais décidé d’avoir un projet perso et je l’ai appelé comme ça parce que je trouvais ça marrant. Je trouvais ça drôle que le personnage romantique par excellence fasse une sextape qui soit hyper cheesy, ringarde. C’est parti de ça, la sextape du Roméo de Shakespeare ! Et c’est vrai que dix ans plus tard je me suis dit ‘pourquoi changer ce nom’ parce qu’il est super cool. Même si quand Romeo Elvis a débarqué il y a deux ans, on s’est posé la question ‘qu’est-ce qu’on fait, est-ce qu’on change le nom?’… Et bah non ! On l’a pas fait ! (rires)

Avez-vous déjà expérimenté la scène ? C’est quelque chose que vous aimeriez faire quand ce sera possible ?  

Victoire : Grave ! C’était un peu LE principe pour nous je pense s’il n’y avait pas eu le coronavirus… Et même si du coup on n’a eu qu’une seule répétition, on a commencé à répéter ensemble pour pouvoir un jour monter sur scène. 

Bruno : Clairement, il faudrait qu’on soit prêts pour octobre. On réfléchit pas mal à une formation pour ne pas être juste deux sur scène : moi aux machines et Victoire toute seule. Mais plutôt une vraie formation avec un synthè, un batteur, sûrement un bassiste. Moi je ferai de la guitare et Victoire danserait, elle sauterait dans le public tout ça quoi. 

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